samedi 27 octobre 2007


Périple indien 10 juillet – 4 septembre 1989
Orly sud, décollage effectif 11h 53à escale à Munich Décollage 14h12, arrivée Damas 17h50 (heure locale- 18h50).
19h13 (heure locale 20h13). La nuit maintenant est parfaitement tombée, quelle différence avec la France ! Isa souffre de maux d’estomac. Nous sommes toujours en transit à Damas (Damascus). Ambiance plutôt relax. Nous avons vu le désert rocailleux à perte de vue avant d’atterrir. Quelques carrés verts cependant ici et là. Quelques groupements de maisons aussi, de style arabe, carrées, sans toits, couleur de sable. L’aéroport est situé en plein désert, sûrement assez loin de la ville.
Décollage de Damas, même avion Boing 747 SP à 20h25 (21h25 hl). Prochaine escale Shadja (Emirats arabes). L’équipage de ce soir est nettement plus accueillant et sympathique. Ils ont très bien répondu à ma demande de plats végétariens, contrairement à cet après-midi. Aussi nous mangeâmes bien, ce soir.
Atterrissage à Shadja 23h17 (hf) (1h17-hl).
Je viens de prendre « l’air » à l’arrière de l’avion, nous sommes en pleine nuit il fait une chaleur très étonnante, vraiment étouffante, à vue de nez 35 à 38 °. De toutes façons il fait très chaud dans cet avion, Isa et moi avons les pieds « gonflés ».
Dernier décollage de Shadja 0h 45 (hf).
Le jour s’est levé, impressionnant à 10000 mètres d’altitude, le bleu du ciel est très pur. On aperçoit la courbe terrestre à travers le hublot.
Contact : Mr Roshan lal
Roshan Villa
Babar lane
Near Bengali Market


13 juillet 1989. Mac Leod Ganj. L’arrivée à Delhi fut fracassante. D’abord deux à trois heures de queue pour changer l’argent à l’aéroport, puis le choc des images, des odeurs des couleurs et des formes. Et de nouveau la chaleur.
Dans le taxi prepaid qui nous emmène à l’hôtel (marqué plus haut par une hôtesse de l’information pour touristes de l’aéroport), nous sommes bouche bée. La pression est très forte, nous avons du mal à nous y croire vraiment, nous sommes en Inde.
L’hôtel nous apporte un peu de réconfort et de repos, les douches font vraiment du bien, ici l’expression « c’est un four » trouve sa plaine valeur, nous sommes dans le four et qui plus est : allumé ! Nous suons en permanence. A travers cette chaleur dans laquelle nous déambulons, nous découvrons mille et mille tentations. Un premier repas au « Heat » nous retape, puis j’ai l’impression qu’Isa est très remarquée, parce que en short, et nous achetons très rapidement un pantalon 100 roupies, pour rien, car nous nous apercevrons plus loin que ce n’est pas à cause du short que nous sommes regardés, mais bien à cause du fait que nous soyons européens, Isa a d’ailleurs d’être du goût des Indiens. Les milk shakes : délicieux. Les jus de fruits : extraordinaires. Les premières spécialités alimentaires : fantastiques.
Nous découvrons le marché tibétain, Janpath, et la multiplicité des produits proposés à des prix très bas nous sidère, quelques premiers achats fébriles mais nous nous réservons pour le retour pour compléter la « garde-robe » d’Isa. Les sollicitations dans la rue sont permanentes, les mendiants, les « change-money, sir », les crieurs, les organisateurs de voyage etc… Le bruit dans Delhi est inimaginable et nous devons dormir avec des boules dans les oreilles, toutes les sensations de l’environnement sont surdimensionnées, à la limite du supportable, notamment les klaxons des voitures. Hier soir nous embarquons au « Red Fort » dans un bus de la « Kashmir Travels », rapide et efficace. Après avoir foncé toute la nuit, nous sommes « jetés » au petit jour vers 4h1/2 du matin sur un rickshaw (vélo) et sous une pluie diluvienne, là, le gars nous nous amène à la station de bus pour la correspondance Pathankot pour Dharamshala. Voyage sous la pluie assez pénible (3h) dans un vieux bus qui prend l’eau. Enfin, après bien des hésitations et quelques courses sous la pluie d’un bus à l’autre nous arrivons à Mac Leod Ganj. Et là : changement de décor : l’ambiance est calme, les bouddhistes sont très accueillants dans les boutiques, les hôtels ou les restaurants. Enfin le vrai repos et le vrai plaisir commencent, les boutiques regorgent de tas d’objets intéressants. Un problème subsiste, pas d’eau dans l’hôtel, pourvu que ça s’arrange !!!

Dimanche 16 juillet :
Pour l’eau dans l’hôtel, pas de chance, c’est toujours le même problème, mais des « grooms » nous apportent des seaux et on se débrouille avec, autant pour la toilette que pour les toilettes. Nous avons marché dans les environs, d’abord vers Holiday Mahayogaashram, il n’y avait presque personne dans cette bâtisse, jolie maison d’ailleurs et le chemin pour y accéder est superbe. A 2000 mètres d’altitude nous surplombons la vallée et nos yeux se perdent sur les hauteurs enneigées de montagnes qui culminent à plus de 6000 mètres. Les paysages sont grandioses et magnifiques en permanence. La faune est composée de chiens, de chats errants, de vaches sacrées et aussi de singes qui chahutent dans les arbres ; sans compter nombre d’oiseaux différents dont pas mal de rapaces qui planent en douceur au dessus de nous sur fond de ciel azur de vertes vallées et de montagnes vertigineuses. Près du Dal Lake nous rentrons chez un sâdhu typique qui nous accueille très chaleureusement, nous offre quelques sucreries et nous fait visiter sa maison. Nous restons un moment dans sa chambre écoutant un peu de musique religieuse, il dégage beaucoup de calme et de sérénité. Ensuite nous avons visité le centre bouddhiste avec sa bibliothèque où pas mal d’occidentaux se documentent sur cette religion. Le monastère, quelques kilomètres plus haut se compose de plusieurs bâtiments et s’étend sur une grande superficie, nous n’avons pas encore assisté aux séances de prières. Dans le village nous croisons très souvent des groupes de moines, jeunes, vieux et aussi des femmes, parfois ils vont seuls, ils font des courses, etc. Ils sont tous tondus et habillés en bordeaux et jaune. Le restaurant « OM » est sans doute le meilleur et nous y prenons presque tous nos repas, prix moyen pour 2 : 25 roupies, soit environ 10FF. Il y a beaucoup d’occidentaux qui circulent dans le secteur, des genre « baba », d’autres plus touristes. Surtout des anglais, peu de français. Les tibétains qui vivent là ont le type chinois, très différent du type indien. Les odeurs de l’Inde nous manquent beaucoup, elles sont très particulières : la nourriture, l’essence (l’échappement des autos), les latrines, etc. …Je n’ai pas parlé de l’hôtel où ils sont sympas, mais les draps qui n’étaient pas très nets au départ sont maintenant franchement collants, on s’habitue…
Mercredi 19 juillet. Sur la route entre Jammu et Srinagar. Nous sommes arrêtés, un embarras de plus sur la route. Des dizaines de bus bondés se croisent sur une route très périlleuse, nous venons de passer le col de plus de 4000 mètres.
Jeudi 20 juillet Srinagar, Cachemire.
Tout d’abord un retour en arrière : la dernière journée à Mac Leod Ganj. Nous sommes allés au monastère tibétain et nous avons assisté au rituel de l’après-midi. Quelques centaines de moines remplissent le temple devant la statue du Bouddha et devant d’autres statues. Il y a aussi une bonne centaine « d’individuels » qui assistent. Tout le monde chante les mantras assis par terre sur de petites nattes. A chaque tintement de clochette, on change de mantra, ainsi de suite jusqu’à la fin de l’office. Vers la fin, on débarrasse l’autel de tous les dons en nourriture et on les distribue aux femmes et aux enfants qui font la queue dans une joyeuse bousculade, des sacs énormes de gâteaux et de beignets sont distribués.
Retour au voyage vers Srinagar. La première étape jusqu’à Jammu, sans histoire, juste une journée de bus dans la moiteur. Le trajet Jammu Srinagar fut beaucoup plus épique. La circulation est très intense et la route très difficile : uniquement de la montagne sauf les 50 derniers kilomètres, en tout il faut 12 h pour 300 kilomètres. Les dépassements sans visibilité ne nous font plus peur , car maintenant nous sommes ébahis devant la beauté du paysage, des vallées magnifiques avec au fond des rivières torrentielles, des pics enneigés qui s’élèvent au loin, c’est merveilleux. Mais le plus beau c’est la vallée du Cachemire (les 120 derniers kilomètres environ). La vallée s’élargit et se transforme en plaine, les rizières s’étendent à perte de vue et colorent le paysage d’un vert immaculé, toujours sur fond de montagne. Ici les gens semblent plus riches, à l’aise, les mendiants sont en petite quantité. A Srinagar on voit de vraies maisons, le style cases en briques n’existe que très peu. Hier soir, entraînés par un rabatteur nous avons dormi sur un house-boat au fond du lac loin de la rive. Nous avons déménagé ce matin car nous préférons garder notre indépendance. Nous sommes maintenant sur le house-boat King’s Marina qui lui, est amarré à terre, cela nous permet de rentrer et de sortir sans avoir à héler une shikara (bateau barque taxi à rame) et gratuitement. Le ciel prend des couleurs fantastiques et des milliers d’oiseaux criards s’enfouissent dans les épais feuillages du rivage. Le panorama visuel et sonore est vraiment très beau. Nous avons rencontré un couple de français aujourd’hui avec qui nous sympathisons bien : Christine et René.
Agra : Samedi 29 juillet. Nous avons attendu quelques jours à Srinagar le départ pour Leh qui était prévu pour le 28. Mais à la suite de plusieurs évènements, nous avons décidé d’annuler notre voyage au Ladakh. 1- Difficulté d’accès 2 jours en car dans des montagnes très périlleuses, retour idem et incertitude pour trouver des places dans le bus, 2- troubles sociaux dont nous n’avons pas eu vraiment d’explication mais le couvre-feu était de rigueur à 8h du soir et parfois la journée entière, c a d magasins fermés, pas de bus pour aller dans les différents monastères, etc.… Nous avons mangé plusieurs fois au restau avec Christine et René, mais maintenant nous avons envie de retrouver notre indépendance, notre intimité. Ils sont partis par avion mercredi dernier pour Delhi et ensuite pour Katmandou. Le séjour sur le house-boat est agréable, le propriétaire Rachid et son père sont très sympas, on s’y sent un peu comme chez nous. Tout de même à Srinagar nous avons été visiter les jardins Moghols avec fontaines et massifs de fleurs – sympathique- nous avons aussi fait un fameux tour en Shikara (Deluxe !) sur l’immense Lac Dal, nous avons beaucoup apprécié cette heure de détente sur les canaux en admirant les fabuleuses fleurs, de lotus, ainsi que les nénuphars. Les jardins flottants sont intéressants aussi, il y pousse des tomates, des melons etc. …De Srinagar nous en avons eu assez car nous sommes sans cesse importunés par les revendeurs de toutes sortes. Ce qui nous reste de cette ville, c’est qu’elle est très chère et très fatigante à cause du trafic. Nous avons tout de même trouvé des souvenirs en « papier mâché » et des châles en laine du Cachemire.
36h. C’est la durée que nous avons mise pour rejoindre Srinagar à Delhi en bus. Ce qu’ils appellent des bus ici, ce sont plutôt des camions avec des sièges. Le voyage a été très fatigant car vers minuit nous avons du changer de bus car le notre avait des problèmes de démarrage. Nous avons déjà subit 16heures de trajet dans la montagne sous une chaleur écrasante, un éclatement de pneu et environ 2heures d’attente sur la route montagneuse, à cause d’éboulements chroniques. Le changement de bus s’est fait en pleine nuit et sous une pluie fracassante, l’orage tonnait furieusement et les éclairs donnaient aux acteurs des allures de marionnettes fantomatiques. Bref, on a été trempés, je dirai plus transpercés par la pluie (Voir l’état du cahier). Le car ne pouvait plus avancer et nous avons dû attendre quelques heures que la pluie se calme. On ne peut pas dire que les sièges faisaient couchette et la nuit fut très dure. Après avoir roulé jusqu’à 20h30 la deuxième journée, nous sommes enfin arrivés à Delhi. Isabelle a beaucoup souffert de la chaleur dans ce bus et ses jambes ont gonflées à cause de la circulation sanguine ralentie. Transition : Dans le bouillonnement humain et animal de Old Delhi nous avons trouvé une chambre plutôt mi nable et ce matin après 5 ou 6 heures de sommeil (c’est pas beaucoup) nous avons pris le premier train pour Agra, le Shatabdi Express. Quel soulagement, 200 kilomètres en moins de 2heures, en première classe avec air conditionné et restauration à la place ; nous voudrions que le voyage dure des jours. Agra, première impression : très sympa. Le guide du routard nous permet d’atterrir dans un hôtel très correct, le séjour s’annonce bien, nous allons récupérer et les affaires vont enfin pouvoir sécher car les sacs à dos ont voyagé sur le toit du car, sympathique, non ?
3aôut 1989 Agra.
Nous prenons le train pour Varanasi (le « nouveau nom de Bénarès » depuis 1956). Samedi soir, le séjour à Agra commençait à s’éterniser et il y a eu certaines journées assez difficiles. Avant-hier soir en rentrant tranquillement du resto à pied. Vers 9h, la nuit noire, un indien est passé à vélo en frappant Isa sur la poitrine. Alors que nous étions perdus en conjectures nous demandant s’il l’avait fait exprès ou pas, Isa penchait plutôt pour l’agression voire la tentative de vol à l’arraché. Version de l’agressivité du geste confirmée quelques instants plus tard car probablement le même type est repassé en sens inverse par derrière par rapport à nous et a de nouveau frappé Isa, dans le dos cette fois ci. J’ai couru comme un dératé en essayant de le rattraper mais il s’est vite fondu dans la nuit pédalant comme un fou. Quel était le motif de l’agression ?le vol ? La colère devant tous ces touristes qui vivent « royalement » devant eux ou simplement l’acte gratuit ou de bravade d’un adolescent ? En tous cas nous étions chamboulés et cela rajoutait à un énervement latent qui montait en nous depuis quelques jours. En effet ; ici tout marche par bakchich et commission de toute sorte, si on prend un rickshaw, il veut absolument nous traîner dans ses boutiques pour recevoir quelques roupies ou ceci ou cela. Il est pratiquement impossible de faire une promenade à pied sans être sollicités. Hier nous avions décidé de faire le circuit touristique proposé par l’office du tourisme gouvernemental, vers Sathepur Sikri. Il s’agit d’une tentative de capitale construite il y a trois ou quatre siècles à environ 40 kilomètres d’Agra. Nous étions huit à attendre le passage du bus devant l’hôtel vers 9h30 lorsqu’un envoyé du tourist office est arrivé sur sa mobylette nous dire que le bus était en panne et que si nous voulions nous pouvions prendre le service régulier des bus de ville. Cette proposition ne nous satisfaisait peu, aussi le directeur de l’hôtel nous propose un « taxi » pour nous huit au même prix. Tout le monde est d’accord et 1/4h après nous voilà tous entassés dans un mini, mini bus de cinq places à neuf (avec le chauffeur) et en route. Nous n’avions pas fait 15 kilomètres que le chauffeur s’arrêtait dans un village. Tous les autres véhicules qui nous précédaient étaient déjà stoppés, cars et camions. Quelques gamins et autres ados se trouvaient là et nous regardaient comme des bêtes curieuses nous tripotant et se moquant. Or, la raison de cet arrêt était une échauffourée entre manifestants étudiants et la police. En nous approchant plus près à pied pour voir, une partie de la manif, surtout les plus jeunes, se retourne vers nous et nous force plus ou moins à faire demi-tour. Visiblement notre présence dérangeait et plus nous restions et plus les protestations et les clameurs s’élevaient. Nous battîmes en retraite et, à peine étions nous remontés en voiture que l’excitation était à son comble. Des dizaines de bras passaient à travers le vitres ouvertes et les poings commençaient à tambouriner sur la carrosserie : c’était impressionnant !
Le chauffeur démarra en trombe et nous sommes retournés à l’hôtel au grand désespoir du chauffeur qui perdait ainsi sa journée ! L’après-midi j’étais malade : indigestion. Je ne pus manger qu’une mangue, et j’ai gardé la chambre. Ce matin, pas plus d’appétit mais vers 2h j’ai mangé un riz cachemiri (avec curry et banane) que j’ai heureusement pu digérer. Cet après-midi, nous avons visité le petit Taj situé de l’autre côté de la rivière Yamuna. C’est vraiment super beau, le marbre polychrome brille magnifiquement, c’est un endroit très calme. Une visite au Moghol Market a permis à Isa de trouver sa première bague avec une pierre semi-précieuse : un grenat.
Mercredi 9 août Varanasi (Bénarès).
Depuis la semaine dernière nous avons voyagé avec des bretons rencontrés à Agra. Bernard Loïc et Agnès. Cela a changé notre rythme et nous avons bien rigolé. En partant de Agra, une déception nous attendait : pas de place en première classe, nous qui voulions faire un voyage reposant ! En fait nous avions bien réservé en première classe mais le wagon en question était supprimé ! Nous nous sommes faits remboursés in extremis et nous avons voyagé en 2ème. Le voyage était tout à fait agréable et vers 14h30 le dimanche 6 août nous sommes arrivé à Varangue. Nous avons acheté des flûtes sur les ghâts au bord du Gange et cela a provoqué un super attroupement, encore une bonne rigolade. Premiers contacts sur le bord du Gange, promenade en barque au lever du soleil, les pèlerins font leurs ablutions rituelles et les premières crémations commencent ! Il y a des temples à peu près partout et une sorte d’hystérie religieuse semble habiter les croyants 24 heures sur 24, des cris, des hourras, des clameurs, des chants, des instruments, des cloches résonnent presque en permanence. Sans compter les chants de prière dès 4h du matin que déversent des hauts parleurs poussés au maximum sur les ruelles de la vieille ville. Vieille ville où regorgent des milliers d’objets de pacotille pour les rituels. Il y a aussi des colliers de fleurs, des encens, des statuettes, etc. Ici c’est la patrie de la soie et les offres de business ne maquent pas, peut-être y a-t-il des occasions à saisir ? En tous cas ces ruelles commerçantes qui font environ 1 mètre à 1,5 mètre de large forment un sacré labyrinthe. Hier à Sarnath, à 12 kilomètres, nous avons vu le lieu où Bouddha donna son premier sermon à ses 5 premiers disciples. Très beau par cet nouveau temple datant de 1936. Puis le palais du Maharadjah de Bénarès, il n’a plus de pouvoir politique mais il possède une grand influence religieuse, il est le représentant de Shiva sur terre ! Dans son musée nous voyons les vestiges d’une grandeur passée, Rolls Royce des années 30, collection de palanquins, de carrosses, d’armes, d’objets d’arts !
Nous venons d’aller voir les crémations : le mort est enveloppé et amené sur le Ghât de crémation le jour même. Les hommes sont en blanc (sauf les vieux parfois en orange) et les femmes en couleur rouge principalement. Les intouchables préparent le bois et le feu, et le fils ou le mari, un proche en tout cas, allume le feu. Le cadavre est aspergé avec de l’eau du Gange, dernier bain sacré et puis déposé sur le bûcher. Il faut 3h pour être entièrement brûlé. La cage thoracique ne brûle pas chez les hommes, c’est le bassin chez les femmes. Les restes non brûlés sont jetés dans le Gange. Celui qui a allumé le feu fait des « Puja », prières, pendant 12 jours et le 13ème, il rejoint sa famille, invite des brahmanes (prêtres) et ils font la « fête ». Avant d’allumer le feu, le fils, le mari, etc.… se fait raser, tailler les moustaches, les cheveux, etc. On vient de Delhi, de Bombay, ou de Calcutta. Il existe aussi l’incinération moderne en ville mais beaucoup préfèrent la méthode traditionnelle. Les animaux, les malades (lèpre, variole), les enfants, les sâdhus, sont jetés directement dans les eaux du fleuve sacré. Quand une famille ne peut pas payer la quantité de bois nécessaire à la crémation, on coupe les membres et on ne brûle que ceux-ci. Spectacle impressionnant, aujourd’hui, beaucoup de morts, peut-être 30, l’odeur est âcre, nous nous sommes lavés en arrivant !
Nous avons visité le Nepalese Temple, intéressant : il y a beaucoup de singes qui l’habitent. Nous avons aussi beaucoup de singes autour de l’hôtel, et parfois ils tapent sur les gouttières, la nuit, cela fait un bruit terrible.
Samedi 12 août : Varanasi Airport.
Nous attendons notre vol pour Madras via Calcutta où nous passerons la nuit. Nous avons été obligés de prendre l’avion car les trains pour Madras étaient annulés jusqu’au 15 août pour raison de mousson. Ces derniers jours à Bénarès nous avons visité le Durga Temple, toujours avec des singes, en tous cas ce temple là est ouvert aux non hindous.
Le parc de l’université est très bien et la galerie d’art très intéressante. Nous avons aussi vu le Mother India Temple, une carte de l’Inde en relief, avec les montagnes de l’Himalaya est sculptée dans du marbre et mesure environ 10m sur 10m.Un dernier tout aux crémations hier soir, une femme a été lestée d’une énorme pierre et amenée au large en barque pour y être immergée. Notre séjour à Bénarès – Varanasi s’achève, je suis un peu soulagé, c’est une ville relativement oppressante, l’odeur des crémations envahit la ville et la surpopulation est envahissante. Il est difficile d’y trouver l’intimité, même dans la chambre d’hôtel où des enfants nous hèlent par la fenêtre d’une terrasse avoisante.
Pondichéry : 15 août.
Le calme enfin ! Nous sommes à Pondichéry depuis dimanche et l’on peut dire que l’ambiance est drôlement. Mais je vais d’abord relater le voyage. Nous avons pris l’avion de Varanasi à Calcutta samedi soir. Décollage avec 3/4h de retard. Une bonne frayeur dans l’avion au cours du vol, il a fallu mettre sa ceinture et quelques secondes plus tard le boïng 737 s’est trouvé pris dans des turbulences et des trous d’air qui nous ont bien secoués. On avait l’impression de « rouler » sur de la tôle ondulée avec par moments de grands trous comme si l’avion n’était plus soutenu. Isabelle qui n’a déjà pas confiance dans les pilotes indiens n’était pas trop rassurée pour la suite du vol. A Calcutta, escale pour la nuit, dans l’aéroport il y a un dortoir, une trentaine de lits mais pratiquement impossible de fermer l’œil de la nuit à cause des allées et venues permanentes de locataires insomniaques. 6h20, nous sommes de nouveau dans l’avion pour Madras cette fois ci, Isabelle pas rassurée ; après une heure de retard due à un incident dont nous ne saurons jamais la cause, nous avons décollé. 9h30 Madras, le temps de réserver des billets de train pour le retour vers Delhi le 27 août et nus voici 2 heures après dans le bus pour Pondichéry. Arrivés sur place nous avons quelques difficultés à trouver un hôtel et finalement nous trouvons quelque chose assez sordide mais sympa. Hier lundi nous décidons de changer, nous trouvons un autre h^tel, moins sympa, mais moins sordide, enfin on le croyait au départ. En effet au moment de se coucher en prenant la douche du soir, de joyeux cafards, tous très gros (environ 6, 7 cm sans les antennes qui doublent la longueur) sortent de leur cachettes (trous d’évacuations de la douche et des WC) et veulent nous tenir compagnie. J’ai réussi à en noyer un certain nombre à grands seaux d’eau dans les WC et à en écraser 1 ! Bref la nuit fut longue mais courte au niveau du sommeil. Ce matin nous avons changé de nouveau : enfin un hôtel propre ! Nous avons trouvé une chambre dans une des guest-houses qui dépendent de l’ashram de Sri Aurobindo. Ici, changement d’ambiance. Le service est très harmonieux, tout est très propre et très soigné, une ambiance de paix et de spiritualité règne. Les différents portraits des chefs spirituels Sri Aurobindo et La Mère imprègnent de leurs expressions sereines les murs te les personnes de l’hôtel (ne pas faire attention à la syntaxe de cette phrase bizarrement construite – merci !). Nous avons visité le local principal de l’ashram. La tombe de S. A. est constamment fleurie et de nombreux pèlerins se recueillent et méditent autour. Elle se trouve dans une cour intérieure et une atmosphère de paix très intense émane autour du corps du maître en samadhi. Le 15 août (aujourd’hui) c’est l’anniversaire de sa naissance et des centaines d’adorateurs sont venu pour rendre hommage à leur maître. Il se trouve que le 15 août c’est aussi la fête de l’indépendance de l’Inde et la ville est en fête. La statue de Gandhi sur le bord de mer est illuminée et de nombreux badauds flânent sur le boulevard. Les marchands de glace, de cacahuètes et de diverses préparations sucrées ou salées font des affaires. Nous avons vu hier soir 2 petits films montrant les biographies respectives de S. A , de La Mère et un petit documentaire sur la vie de l’ashram. Je ne vais pas en parler maintenant car nous prévoyons dans quelques jours une visite « organisée » de l’ashram et de ses activités. Les indiens de Pondichéry sont très différents de leurs compatriotes du nord. Pas d’agressions pour le business, pas de moqueries, etc. Il semble qu’ils soient plus sociables (dans le sens occidental du terme). En tous cas, nous en profitons bien, de plus le paysage est magnifique. Il y a des palmiers et des cocotiers partout, la mer roule ses vagues juste en face de l’hôtel et la plage s’étire sur des kilomètres. Nous ne nous sommes pas encore baignés, mais les premiers bains de pieds dans l’eau du golfe du Bengale (beau nom n’est-ce pas ?) nous ont révélé une eau juste tiède, à température idéale, à voir…
Vendredi 18 août :
ça y est, nous nous sommes baignés, ça n’a pas été évident car il est difficile de ne pas être un spectacle. Les indiennes ne se baignent pas du tout et dès qu’une femme est en maillot, les hommes rappliquent. Cela devient fatiguant de vivre dans une société où l’intolérance est partout et notamment vis-à-vis des femmes. On peut dire que malgré ses défauts, l’occident a quand même de l’avance. Hier nous avons fait la visite organisée des principaux départements de l’ashram. L’atelier de broderie, l’usine de papier fabriquée à la main selon les méthodes traditionnelles, l’usine de métaux, plats assiettes, verres, etc., en inox, l’atelier de fabrication des parfums, les ateliers de tissage avec des métiers à tisser magnifiques, la boulangerie où le pain complet est fait tous les jours pour 2000 personnes, la pharmacie où les médicaments sont fabriqués selon les méthodes ayurvédiques (datant de plus de 5000 ans – les Védas) etc. Hier après midi à la bibliothèque de l’Alliance Française nous avons pu lire Le Monde (édition internationale) datant de 15 jours (c’est mieux que rien) Et nous avons emprunté des livres, tant mieux car notre stock de départ est pour ainsi épuisé ! Plus bouffe au restau de l’A. F. bon mais cher : le vin indien est plutôt sucré ! Beurk.

Mercredi 23 août :
Les jours s’étirent doucement à Pondichéry. Il fait toujours très chaud et nous sommes plutôt mal à l’aise avec cette température élevée (surtout moi). J’ai eu une diarrhée violente et j’étais tellement mal que je ne pouvais plus manger, pendant un jour ou deux. Maintenant j’ai repris de l’appétit, mais je suis toujours plutôt mou. Hier nous avons loué un scooter et nous sommes allés visiter Auroville à environ 12kms de Pondichéry. Auroville c’est un vaste projet de ville internationale et spirituelle, de La Mère, elle fut inaugurée en 1968. Depuis 21 ans y vivent des personnes de toutes nationalités, en communauté. Elles essayent de réaliser un exemple de vie divine sur terre. Le lieu est assez désertique malgré des milliers d’arbres plantés, cependant l’autosuffisance a l’air de fonctionner. Néanmoins il faut être courageux pour créer cette structure de vie, en cette zone semi-aride. Les constructions sont modernes (béton gris) à l’architecture très originale : notamment le Matrimandir. C’est une sorte d’énorme boule (environ 50 mètres de diamètre), symbole de l’unité d’Auroville et des peuples de la planète. Les bâtiments sont répartis à plusieurs kilomètres les uns des autres et des villages traditionnels tamouls sont imbriqués dans ce grand terrain de 20 km². Nous allons à la bibliothèque de l’Alliance Française, lieu sympathique et nous y empruntons des livres évidemment. Il y a même un cinéma datant de 1934, style ancien d’origine et qui fonctionne encore. Dans la ville i y a beaucoup de vielles autos, style 203, 404, tractions qui circulent tout naturellement, ça fait un peu ambiance années 60. La nuit nous sommes littéralement dévorés par les moustiques, les moustiquaires n’y font pas grand-chose.
Mercredi 30 août.
New delhi. De retour à la capitale.
Cette ville nous avait profondément frappés lorsque nous étions venus la première fois. Cette fois le choc n’est pas si grand et nous la trouvons plutôt calme, nous sommes en fait bien intégrés au mode de vie indien. La semaine dernière fut assez dure pour moi au niveau de la maladie. La diarrhée a repris, ainsi que certaines montées de fièvre vendredi et samedi. Vendredi je suis allé voir le docteur du consulat à Pondy, il m’a dit de surveiller si je ne faisais pas une hépatite. En tous cas, j’en avais les symptômes : perte d’appétit, fatigue importante, urine jaune, etc.… J’ai pensé après à une allergie à la Flavoquine (traitement préventif contre le palu) aussi je n’ai pas pris ma dose cette semaine. Dimanche nous avons quitté Pondy pour Madras en bus (4h), puis après avoir attendu toute l’après midi, nous avons pris le train, le Tamil Nadu Express , en route pour Dehli. 36 h de voyage- 2 nuits et une journée. J’appréhendais à cause de ma faiblesse, mais le voyage s’est plutôt bien passé et nous sommes arrivés hier à l’aube. L’appétit est revenu sans doute grâce, entre autre, à un sirop aux plantes pour le foie (Ayurvédic LIV 52) trouvé dans une pharmacie de la gare de Madras. A Delhi nous sommes allés dans un hôtel recommandé par un français rencontré à Agra. Mais, réflexion faite au bout d’un quart d’heure nous avons changé d’avis et voulions repartir car le quartier n’était vraiment pas bien. Il a presque fallut se battre pour que le patron daigne nous rendre 50% de l’avance perçue, soit 100 roupies de bénéfice pour lui, triste époque. Nous sommes de nouveau à l’hôtel « Villa Roshan » où nous étions les deux premiers jours : c’est calme et sympa. Avant de partir de Pondy nous avons fait des affaires avec des sacs en cuir, intéressant. Aujourd’hui c’est la grève générale en Inde et Delhi est vraiment très calme. Isa a souffert d’insomnies ces derniers temps, en ce moment elle se repose. Hier elle est tombée dans la rue (elle à glissé), ce n’est pas grave mais elle souffre de quelques contusions et hématomes, heureusement la pommade Arnikan est là ! Nous avons visité le musée Gandhi tout à l’heure, assez intéressant, quelques reliques, une rétrospective de sa vie en photographies, une bibliothèque importante. Il fait u n peu moins chaud ici que dans le sud mais le ventilateur de plafond est quand même bien utile. On en voit partout en Inde, dans certaines administrations il y a de véritables escadrilles de ventilateurs : impressionnant, et ça dégage du souffle !